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      La Vierge à Midi

La Vierge à Midi

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Pour fêter la restauration et la réouverture de Notre-Dame de Paris, dont la joie internationale montre ce que peut produire la conjonction du génie français et du génie du catholicisme, voici l’un des plus beaux poèmes à Marie, lui aussi conjonction de la beauté du catholicisme – son auteur s’est converti à l’écoute du Magnificat lors des Vêpres de Noël 1886 à Notre-Dame – et la magnificence de la langue française. Pour prolonger la joie de cette réouverture, nous vous invitons à un pèlerinage diocésain à Notre-Dame de Paris le 17 mai prochain, au départ de Chaville. Infos p.3.


Il est midi. Je vois l’église ouverte. Il faut entrer.
Mère de Jésus-Christ, je ne viens pas prier.
Je n’ai rien à offrir et rien à demander.
Je viens seulement, Mère, pour vous regarder.
Vous regarder, pleurer de bonheur, savoir cela
Que je suis votre fils et que vous êtes là.
Rien que pour un moment pendant que tout s’arrête.
Midi !
Être avec vous, Marie, en ce lieu où vous êtes.
Ne rien dire, regarder votre visage,
Laisser le cœur chanter dans son propre langage,
Ne rien dire, mais seulement chanter parce qu’on a le cœur trop plein,
Comme le merle qui suit son idée en ces espèces de couplets soudains.
Parce que vous êtes belle, parce que vous êtes immaculée,
La femme dans la Grâce enfin restituée,
La créature dans son honneur premier et dans son épanouissement final,
Telle qu’elle est sortie de Dieu au matin de sa splendeur originale.
Intacte ineffablement parce que vous êtes la Mère de Jésus-Christ,
Qui est la vérité entre vos bras, et la seule espérance et le seul fruit.
Parce que vous êtes la femme, l’Eden de l’ancienne tendresse oubliée,
Dont le regard trouve le cœur tout à fait et fait jaillir les larmes accumulées,
Parce que vous m’avez sauvé, parce que vous avez sauvé la France,
Parce qu’elle aussi, comme moi, pour vous fut cette chose à laquelle on pense,
Parce qu’à l’heure où tout craquait, c’est alors que vous êtes intervenue,
Parce que vous avez sauvé la France une fois de plus,
Parce qu’il est midi, parce que nous sommes en ce jour d’aujourd’hui,
Parce que vous êtes là pour toujours, simplement parce que vous êtes Marie, simplement parce que vous existez,
Mère de Jésus-Christ, soyez remerciée !

Paul CLAUDEL,
in Poèmes de guerre, « Cahier pour le mois de Marie », 1915,
La Pléiade n°125, p° 539

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