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Ancrer dans l’Espérance

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Paroisse en confinement#2
A Chaville
Le 20 mars 2020


Ancrer dans l’espérance

Il faut que l’espérance reste forte en nous. Cela se joue à plusieurs niveaux. L’espérance se manifeste dans notre rapport à la peur, notre rapport aux autres, notre rapport au temps.
Dans un contexte anxiogène, il est tout-à-fait légitime d’avoir des craintes quant à l’avenir, quand celui-ci est incertain. Mais il ne faut pas craindre comme tous les autres qui n’ont pas d’espérance. Le chrétien sait que le Christ lui permet de donner un sens à la souffrance, et à la mort. Cela n’a pas pour but de trouver des fausses réponses à notre peur de l’au-delà. Il s’agit de vivre pleinement, et de vivre si bien, qu’on ne craint pas ce qui peut nous arriver. Evidemment, cette confiance en Dieu s’apprend tout au long de notre vie. Mais nous voulons apprendre à dépasser la peur de la souffrance et de la mort, peur qui nous paralyse, et qui nous rend capable d’accepter n’importe quoi. Tous, nous pouvons être gravement atteint par ce virus. Pourtant, nous croyons que le Christ, par ses propres souffrances, peut transformer nos souffrances en témoignage de vie et d’amour.

Beaucoup disent aussi qu’ils n’ont pas peur pour eux mais pour leurs proches. Nous sommes ici confrontés à notre impuissance. Nous ne pouvons pas faire grand-chose. Ce qu’il nous reste, c’est de vivre plus intensément dans l’amour, le pardon et la paix. Laissez-vous réconcilier. Laissez de côté les broutilles qui vous divisent et vous attristent. Reprenez tout, comme un nouveau départ. Et vous n’aurez plus peur de rien.

L’espérance se concrétise aussi dans notre rapport aux autres. On peut voir déjà les files d’attentes dans les magasins, par lesquelles se manifeste notre peur de manquer. Il nous faut tout, au cas où, et tant pis si les autres n’ont rien. Pour nous chrétiens, il nous faut vivre davantage dans la confiance. Partager, et apporter la joie autour de nous sont deux dimensions qui contribuent fortement à ce que personne ne se retrouve lésé, et à ce que chacun voit en son voisin non pas un ennemi mais un frère.
A se retrouver confinés, certains vont éprouver une grande solitude, et d’autres vont devoir vivre avec toute la famille dans le même espace pendant plusieurs jours. Dans tous les cas, cela est source de tensions. Comment faire de ces temps ensemble des temps d’édification mutuelle ? Comment grandir dans la sainteté ? La première chose, quand on est « enfermé », c’est de s’ouvrir aux autres. Appeler les paroissiens les plus âgés, la famille, écrire des lettres en famille, non pas seulement pour prendre des nouvelles, mais pour partager des découvertes spirituelles, pour se complimenter, grandir en bienveillance. Découvrir un nouvel usage de notre langage. Ce n’est plus d’abord ce que nous faisons qui influe sur la société et le monde qui nous entoure, mais c’est d’abord la façon dont nous vivons les uns avec les autres, les uns pour les autres.

Enfin, notre espérance se joue dans notre rapport au temps. Beaucoup ont peur de l’ennui. En effet, nous sommes formatés pour rentabiliser notre temps, courir après lui. Et aujourd’hui, nous avons l’immense opportunité d’avoir du temps, sans tout de suite « faire quelque chose ». Certains vont pouvoir utiliser ce temps pour souffler, d’autres pour se former tant sur le plan professionnel que spirituel, d’autres vont lire, ou encore s’occuper de bien des façons.

C’est un temps de retraite, en plein carême, qui nous est donné. Certes, ce temps est long. Mais il peut avoir plein de vertus. Certains ne sont jamais allés dans une abbaye pour faire une retraite spirituelle. J’espère que ce sera une occasion pour eux de prendre un peu plus de temps pour Dieu (et nous ferons en sorte de proposer quelques outils). Pour nous tous, c’est aussi l’occasion d’éprouver ce que peuvent ressentir les malades dans les hôpitaux, ou nos parents âgés en maison de retraite, alors qu’ils sont confrontés à la longueur du temps, à l’ennui, à des voisins quotidiens parfois difficiles à supporter… J’espère en tout cas que ce sera pour chacun une prise de conscience de la folie de nos vies. Oui, c’est fou d’être vivant et d’en prendre conscience chaque jour, mais nous sommes souvent des vivants fous, guidés par la nécessité de se nourrir, de se soigner, et de gagner l’argent nécessaire à cela.

L’espérance, c’est nous souvenir que le temps qui nous est donné nous sert à nous préparer à rencontrer le Christ. Retrouver le temps de lire un évangile, une vie de saint, retrouver le temps de la prière, cela devient possible. Ce sont nos priorités que nous avons l’opportunité de réviser.

[Suite demain]

Notre cœur se porte vers vous.

Vos pasteurs, Pères Ludovic, Benoît et Côme

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