Soigneurs, ambulance et radios ; le diagnostic était clair : fracture de l’os du tibia. Le chirurgien qui l’opéra en urgence vint le voir après et lui dit clairement : « ton opération du tibia s’est très bien passée. Maintenant tu vas avoir un plâtre pour six semaines et ensuite deux mois de convalescence et de rééducation ! » Le petit Jeannot en resta abasourdi ; « mais, puisque je suis guérit, quel besoin ai-je d’attendre si longtemps avoir de pouvoir rejouer ? »
Toute blessure demande une guérison plus ou moins facile, mais aussi une convalescence plus ou moins rapide. C’est la même chose pour le péché qui est une blessure que nous nous faisons : il doit être guéri par le pardon de Dieu, et après cela, bien réparé par nos efforts, nos prières, nos bonnes actions, notre conversion… C’est le sens de l’Indulgence qui complète l’absolution et le pardon : elle est une convalescence, une réparation de notre blessure déjà guérie et pardonnée. En plus, le péché n’est pas une blessure faite à nous-mêmes seuls, mais souvent aussi une blessure faite à d’autres et à l’Eglise elle-même. Nous devons donc rendre aux autres ce qui leur est dû ; et pour cela nous pouvons puiser dans le trésor des grâces que le Christ et les saints ont confié à l’Eglise.
Bien sûr après le pardon, grâce de Dieu, nous devons nous unir à cette grâce par nos efforts « de rééducation ! » : c’est cela les indulgences. Elles sont à la fois grâce divine et œuvre de notre part : c’est plus ou moins facile, plus ou moins rapide, mais c’est toujours Dieu qui agit en nous par la prière de l’Eglise et la nôtre. Le Pape donne cette indulgence à tous ceux qui, réconciliés par la confession, viendront en pèlerinage à l’église Sainte-Bernadette le dimanche 19 juin et toute l’année qui suit, recevrons la communion, et prieront Dieu, la Sainte Vierge Marie et Sainte-Bernadette pour le Pape, pour eux, pour toute l’Eglise et pour les défunts du purgatoire. C’est une Indulgence plénière, c’est-à-dire qu’elle répare toutes les conséquences de nos péchés si nous sommes déjà guéris et pardonnés, et si nous sommes résolus à ne plus nous blesser ni à pécher.
A ceux qui trouvent que c’est un peu trop facile et que l’on s’en tire à trop bon compte, je conseille de lire l’histoire du général syrien lépreux au chapitre 5 du second Livre des Rois : Naaman croyait aussi qu’il fallait des choses extraordinaires pour être guérit, alors qu’il lui suffisait d’obéir simplement !
Profitons donc pendant une année jubilaire des grâces et des Indulgences qui nous sont offertes ! Et renouvelons-nous dans notre action de grâces et dans notre dévotion à notre patronne Sainte-Bernadette. Remplissons-nous à nouveau d’esprit de Foi, de Charité, d’Espérance, et de conversion dans l’Eglise, et de bonnes résolutions de lutter contre le péché !