Sans le prêtre, qui nous donne le Christ dans l’Eucharistie, qui nous pardonne au nom de Dieu, qui nous accompagne de tout son amour qui n’est donné à personne d’autre, dans les joies et les peines de notre existence, notre vie de foi perdrait son cœur battant, perdrait quelque chose de vital. Le prêtre n’est pas un simple animateur ou un fonctionnaire du sacré ; il est, par son ordination, le signe visible du Christ Bon Pasteur qui rassemble et nourrit son peuple. Il est un vecteur nécessaire de diffusion de la grâce de Dieu.
Cette question des vocations sacerdotales peut nous sembler lointaine, gérée par d’autres, « au diocèse », elle pourrait même nous impressionner un peu et on la laisserait aimablement à d’autres. Pourtant, elle est l’affaire de chacun d’entre nous. Une paroisse qui ne prie pas pour les vocations est une paroisse qui oublie de demander le pain essentiel à sa survie spirituelle.
Toute vocation naît d’une rencontre personnelle avec le Christ. À son origine, il n’y a pas un projet humain, mais il y a toujours l’initiative de Dieu. Cette initiative divine, cependant, choisit de passer par la médiation humaine, par la terre fertile d’une communauté vivante et priante. C’est au sein de familles où la prière a sa place, dans des paroisses où la ferveur et la joie de croire sont palpables, que le cœur d’un jeune peut s’ouvrir plus facilement à l’appel du Seigneur. Les vocations ne poussent pas dans un désert de foi, mais dans le jardin d’une communauté ecclésiale florissante.
C’est donc notre responsabilité à tous de cultiver ce jardin. Comment ? De deux manières très concrètes, à la portée de chacun :
1. La première, et la plus fondamentale, est la prière. Engageons-nous plus fermement, personnellement et en communauté, à demander inlassablement au Maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. Que cette intention monte vers le Ciel depuis nos maisons, lors de nos chapelets, au cœur de chaque messe, lorsque le sacrifice du Christ, Prêtre éternel, est rendu présent. Une adoration eucharistique offerte pour les vocations, un « Je vous salue Marie » quotidien à cette intention, la participation au « Monastère invisible », et tant d’autres initiatives : voilà des armes spirituelles d’une puissance infinie.
2. La seconde manière est l’interpellation fraternelle. N’ayons pas peur ! Le respect de la liberté n’interdit pas l’encouragement, bien au contraire ! Si vous voyez un jeune homme – votre fils, votre petit-fils, un servant d’autel, un scout… – qui vous semble porter en lui quelques qualités humaines et spirituelles, pourquoi ne pas lui dire, avec simplicité et bienveillance : « As-tu déjà pensé à donner ta vie au Christ comme prêtre ? Tu ferais un beau prêtre. Je vais prier pour toi ». Cette parole, déposée comme une graine, peut être l’instrument dont l’Esprit Saint se servira pour éveiller un appel. Combien de prêtres témoignent qu’une telle phrase, entendue un jour, a été le début de leur cheminement !
Alors, chers paroissiens, ne soyons pas des spectateurs résignés du manque de vocations. Soyons des acteurs engagés, des coopérateurs de la grâce de Dieu, pour la plus grande joie de ceux que le Seigneur appelle. Par notre prière fervente et notre audace apostolique, préparons le terrain pour que demain, notre paroisse et tout le diocèse puissent encore se réjouir d’accueillir de saints prêtres selon le cœur de Dieu.
