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      Ambroise de Milan

Ambroise de Milan

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Ambroise de Milan ou Aurelius Ambrosius ou Saint Ambroise, né à Trèves vers 340 et mort en 397, est évêque de Milan de 374 à 397. Docteur de l’Église, il est l’un des quatre Pères de l’Église d’Occident, avec saint Augustin, saint Jérôme et saint Grégoire le Grand.
Il est fêté le 7 décembre.
On lui doit, entre autres, la lecture silencieuse et le chant d’hymnes dans nos célébrations.


Vos yeux suivent les mots de cette ligne et, quelque part dans un coin de votre cerveau, mystérieusement, des phrases résonnent sans bruit. Vos lèvres sont restées closes et aucun son n’en est sorti. Vous n’avez pas conscience de cet étrange phénomène qui vous paraît naturel. C’est ainsi que vous lisez depuis qu’on vous l’a appris.

Durant des siècles pourtant, ceux qui déchiffraient les phrases transcrites l’ont fait à haute voix. La ponctuation n’existait pas : c’était le seul moyen de comprendre ce qu’on lisait. Quand s’est opéré le changement ?

Le père d’Ambroise était un des plus hauts dignitaires de l’empire et le jeune homme côtoya l’élite de la société de son temps, païenne comme chrétienne. Il parlait et écrivait aussi bien en latin, sa langue maternelle, qu’en grec, la langue des auteurs classiques et de la culture (après la génération d’Ambroise - Augustin lisait un peu le grec, mais mal -, l’Église d’Occident s’éloigna de la tradition grecque, et se prépara insensiblement le schisme qui devait séparer les deux Églises, catholique et orthodoxe.)

L’empire était alors divisé entre ariens, qui respectaient la personne morale de Jésus comme un modèle de pureté simplement humaine, et chrétiens qui croyaient en sa personne humaine et divine. La division touchait le couple impérial lui-même : d’une grande beauté et pétillante d’intelligente, l’impératrice était résolument arienne et influençait l’empereur son époux, plutôt de tendance chrétienne. Ambroise était indifférent, quoique inclinant à confesser la Trinité. La cour était alors Installée à Milan et non plus à Rome, et il avait été nommé gouverneur de la province capitale, fonction dont il s’acquittait avec fermeté, douceur, compétence, et une honnêteté scrupuleuse dans un monde administratif intimement corrompu.

Le vieil évêque de Milan, modérément arien, vint à mourir et la perspective de sa succession enflamma la ville. Les deux communautés en vinrent quasiment aux mains dans la basilique même où les autres évêques étaient réunis pour élire le nouveau titulaire. Ambroise, avec le courage qui lui était habituel, se rendit sur place en personne pour tenter de ramener le calme. Respecté, il était quasiment parvenu à ses fins quand un enfant, depuis les rangs de la foule toujours menaçante, s’écria : « Ambroise, évêque ! ». Il y eut un silence étonné, puis un tonnerre d’acclamations. Le jeune gouverneur, surpris, voulut résister. On le submergea. Il s’enfuit finalement de la ville. On le retrouva dans la propriété d’un de ses amis, où il était allé se cacher, et on le ramena de force. Les évêques confirmèrent le choix de la foule, l’empereur entérinant la nomination. Il n’était pourtant pas même baptisé. Le 24 novembre 373, on l’immergea et il fut sacré le 1er décembre.

On s’attendait à ce qu’il maintînt l’équilibre entre les communautés, mais il affirma bientôt ses convictions, combattant fermement l’arianisme. Il avait besoin de se former à la doctrine qu’il devait enseigner et défendre, lui qui était plus familier d’Homère et des philosophes que des textes saints. Sa connaissance du grec lui permit de s’instruire auprès d’Origène, d’Athanase, de Basile, de Grégoire de Naziance, Et puis surtout il lisait la Bible, tous les soirs, une fois ses lourdes tâches de pasteur accomplies. Sa porte était ouverte, et chacun pouvait donc le rencontrer. Ainsi en fut-il d’un jeune homme dont la mère était chrétienne et une fidèle du nouvel évêque. Des années plus tard, s’en souvenant, il raconte le choc que fut pour lui cette rencontre, par son silence :

Quand il lisait, ses yeux couraient les pages dont son esprit perçait le sens ; sa voix et sa langue se reposaient. Souvent en franchissant le seuil de sa porte, dont l’accès n’était jamais défendu, où l’on entrait sans être annoncé, je le trouvais lisant tout bas et jamais autrement. Je m’asseyais, et après être demeuré dans un long silence (qui eût osé troubler une attention si profonde ?) je me retirais, présumant qu’il lui serait importun d’être interrompu dans ces rapides instants, permis au délassement de son esprit fatigué du tumulte de tant d’affaires. (Les Confessions, Livre VI, chapitre 3).

Un homme est assis, un livre sur les genoux. Ses yeux suivent les lignes et ses lèvres restent silencieuses. Jamais encore, on n’a vu une telle scène. Les visiteurs entrent sans faire de bruit, regardent ce prodige, restent fascinés, puis s’en vont bouleversés. Augustin imagine une explication :

Peut-être évitait-il une lecture à haute voix, de peur d’être surpris par un auditeur attentif en quelque passage obscur ou difficile, qui le contraignit à dépenser en éclaircissement ou en dispute, le temps destiné aux ouvrages dont il s’était proposé l’examen ; et puis, la nécessité de ménager sa voix qui se brisait aisément, pouvait être encore une juste raison de lecture muette. (Idem)

En réalité, Ambroise revenait à Origène dont l’enseignement disait qu’il ne faut lire les textes saints qu’avec attention, constance et prière, qu’on ne lit pas les textes sacrés comme on le fait de livres profanes. Dans sa lecture de la Bible, Ambroise méditait, priait et se mettait à l’écoute, enfin, silencieusement, de la présence divine. Il transmit cette tradition que l’on nomma Lectio divina, à toute l’Église.

Il lui transmit autre chose. En janvier 386, les ariens avaient obtenu de l’empereur la liberté de culte. Ils réclamaient donc l’octroi d’une basilique. Résistant à l’édit impérial, Ambroise s’enferma avec une foule de chrétiens, dont la mère d’Augustin, dans la basilique Porcienne que des troupes assiégèrent bientôt. Ne sachant comment occuper cette foule fervente, menacée, Ambroise imagina de lui faire chanter des hymnes qu’il se mit à composer. La chose était nouvelle là aussi. Depuis lors seulement, nos églises se sont mises à résonner de chants .

On trouve dans une des hymnes qu’il composa une prière qui sans doute résume toutes les prières. S’adressant à Jésus, très directement, avec simplicité et ferveur, elle lui demande l’essentiel. On peut la traduire de la manière suivante :

Jésus, veuille poser ton regard sur ceux qui chancellent.

Nos frères chancellent. Nous chancelons nous-mêmes, sous les épreuves physiques et morales, dans notre foi même, et nous doutons. Et nous n’avons besoin que de cela : que Tu veuilles bien juste poser Ton regard sur nous. Simplement cela. Et nous serons sauvés.

En latin, cette prière si intense se réduit à trois mots :

Jesu, labentes respice

Une autre prière de Saint Ambroise
« Nous avons tout dans le Christ » :

« Si tu brûles de fièvre, Il est la Source qui rafraîchit.
Si tu es oppressé par tes fautes, Il est la Délivrance.
Si tu as besoin d’aide, Il est la Force.
Si tu as peur de la mort, Il est la Vie.
Si tu désires le ciel, Il est la Voie.
Si tu fuis les ténèbres, Il est la Lumière.
Si tu as besoin de nourriture, Il est l’Aliment. »

1 réaction


4 janvier 2015 12:02, par Laurence Hélène

La Prière de Saint Ambroise « Nous avons tout dans le Christ » :

« Si tu brûles de fièvre, Il est la Source qui rafraîchit.
Si tu es oppressé par tes fautes, Il est la Délivrance.
Si tu as besoin d’aide, Il est la Force.
Si tu as peur de la mort, Il est la Vie.
Si tu désires le ciel, Il est la Voie.
Si tu fuis les ténèbres, Il est la Lumière.
Si tu as besoin de nourriture, Il est l’Aliment. »

Saint Ambroise de Milan (340-397)

_

en grec, eucharistie signifie action de grâces : "nous de rendons grâce, tu donnes l’eau vive, tu donnes la vie , de ton cœur transpercé" .. c’est un mot quotidiennement utilisé de nos jours en Grèce pour dire merci" Efkaristo para poli" tandis que hostie venait de Hostia signifiait victime expiatoire ou encore, l’hostie, comme l’étranger qu’on reçoit dans son pays, dans sa maison.

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