Paroisses de Chaville
https://paroissechaville.com/L-espace-Sacre
      L’espace Sacré

L’espace Sacré

  • Imprimer cet article
  • réagir
  • 0 vote

L’espace naturel comporte trois dimensions connues, car il n’est point de chaos : tout s’y presse et s’y étage avec ordre. Et cette absence de chaos rend la vie possible et régulière ; elle permet à l’homme de se mouvoir, de construire et d’élever son foyer.


L’espace naturel comporte trois dimensions connues, car il n’est point de chaos : tout s’y presse et s’y étage avec ordre. Et cette absence de chaos rend la vie possible et régulière ; elle permet à l’homme de se mouvoir, de construire et d’élever son foyer.
La sphère religieuse n’est pas non plus sans ordre. Et sa belle ordonnance naît des mystères de la foi.

Habituellement, l’église s’oriente de l’Est à l’Ouest, du levant au couchant. C’est le soleil qui donne la direction à son vaisseau. Les premiers rayons du jour doivent la caresser, et les derniers. Dans le monde des âmes, le soleil, c’est Jésus : vers Lui, toujours il doit s’orienter, car nos actes et nos œuvres prennent ainsi valeur d’éternité.
Pour lire l’Evangile, on met le lectionnaire à gauche, c’est-à-dire vers le nord car l’autel fait – au moins symboliquement – face à l’Orient. Cet emplacement symbolise sans doute la « Bonne Nouvelle » qui, par delà les eaux de la Méditerranée, vint jusqu’à nos pays ; il dit cependant plus qu’un souvenir historique. Le sud est la patrie de la lumière éblouissante, signe de la clarté des cieux ; et le nord, le pays des horizons froids et gris. L’Evangile vient du pays de la lumière, - et Lui, Jésus, est la lumière du monde qui brille dans les ténèbres et perce les nuages sombres, quand on veut bien Le recevoir.
Il y a enfin une troisième direction, qui va de bas en haut. Le prêtre qui prépare la victime, élève vers le ciel la patène et le calice ; ses yeux et ses mains montent de profundis vers la divinité, car « Dieu est en haut » : « la Sainteté Infinie se tient dans les hauteurs ». Quand les évêques ou prêtres bénissent, leur main s’étend sur les objets placés devant eux ou sur la tête des fidèles agenouillés, car la créature ne saurait être que « dessous » la bénédiction qui vient du Très-Haut. De bas en haut, - de haut en bas, - cette direction verticale, c’est la voie que prend l’âme, et ses désirs, ses prières, ses sacrifices ; c’est la voie que prend aussi Dieu, et ses grâces, ses dons, ses sacrements.

Ainsi s’oriente le monde religieux :
Vers le soleil levant qu’est le Christ. En lui se plonge le regard du fidèle ; de Lui tombe dans notre cœur la lumière divine. C’est la grande orientation de l’âme et de la descente de Dieu…
Du nord vers le sud, l’obscurité se tournant vers la lumière qui resplendit dans le divin Logos, - lumière qui descend de son cœur brûlant pour éclairer et réchauffer.
De bas en haut : c’est le mouvement de l’âme qui désire, souffre, prie et, du fond de sa misère, tend vers le Très-Haut. Et la réponse divine lui vient en pluies de grâces, de bénédictions et de Sacrements.

D’après Romano Guardini,
Les signes sacrés, 1930.

Réagir à cet articleRéagir à cet article

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Attention, votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?
Ajoutez votre commentaire ici

Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Dans l'Eglise

Diocèse de Nanterre

Eglise de France

Zenit, le monde de Rome

La Croix, urbi et orbi

Lectures du jour

Saint(s) du jour

  • J'accepte de recevoir 1 fois par semaine vos informations par email. Désinscription en 1 clic*

affiche legs